Sébastien Delvaux
propose dans ses observations
l’énergie créatrice d’un monde
qu’il fomente à l’aune
de ses relectures.
Si d’emblée ses œuvres suscitent la surprise, c’est pour mieux nous surprendre, pour mieux éclairer nos ressorts cachés, pour mieux aussi questionner l’histoire individuelle de notre identité dans laquelle réfléchit le miroir du monde que nous percevons. La géographie intime de l’artiste nous y conduit à pas feutrés. Car effectivement, son approche minimaliste convertit la subreptice réaction du spectateur en une altérité dont l’artiste se nourrit.

Le sens, au cœur de sa visée, reste une construction en devenir, possible seulement dans le regard de l’autre, dans cette réaction confrontée à l’incompréhension première d’une œuvre. Pour y parvenir, Sébastien Delvaux s’inspire du quotidien, celui de l’enfance, de l’imaginaire, des habitudes anodines… Il y stabilise l’instant fugitif d’un vécu, auquel tout un chacun peut faire référence, pour mieux peut-être mettre en scène les contours symboliques de nos familiarités, qu’il bouscule jusqu’au frisson de nos petits plaisirs, de nos inquiétudes, de nos indifférences, palpables dans le vide de nos existences, à réinventer.

Les récents travaux de Laurent Jourquin sont le fruit d’une pause introspective d’un an que l’artiste s’est donné. Ayant longtemps travaillé la sculpture, ses œuvres aujourd’hui ressemblent à peine à ce qu’il a pu produire auparavant. Tandis que dans ses sculptures figuratives faites de carton les commentaires sarcastiques sur la société ou les références littéraires abondaient, il évite désormais dans ses peintures abstraites de donner son point de vue. Après avoir construit un univers dans lequel il nous imposait ses revendications, Laurent Jourquin fait aujourd’hui le choix délibéré de s’effacer pour laisser au regardeur la place de se projeter dans ses œuvres et de se les approprier.

En revanche, au-delà du choix du matériau brut, il reste toujours dans la manière qu’a Laurent de travailler la même brutalité. Après l’application de plusieurs couches de peinture, il altère le support en le ponçant ou en le grattant jusqu’à parfois trouer le bois qu’il utilise comme toile. Le résultat s’apparente à la patine que peuvent avoir les matériaux exposés à certaines conditions comme les murs d’un vieux bâtiment à l’abandon marqué par le temps, dont chaque couche révèle une partie de l’histoire, un peu comme ce qu’une intense période d’introspection peut mettre en lumière.

Laurent Jourquin, né en 1974, vit et travaille à Bruxelles.
www.instagram.com/laurentjourquin/

Sébastien Delvaux, né en 1972, vit et travaille à Bruxelles.
www.sebastiendelvaux.com/

À voir du 23 janvier au 5 mars 2016.

Galerie O·M·S Pradhan (galerie Rivoli)
47 rue de Praetere
B-1050 Bruxelles
galerie(Remplacez ces parenthèses par le caractère @)omspradhan.com


Laurent Jourquin

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